jeudi 1 avril 2010

Une nuit qui change tout Chap 5


(petite précision: je m'occupe des POV Edward et Yoro de ceux de Bella, donc c'est normal si vous voyez des petites différences de style entre les deux POV^^)


POV Edward

- "Alors Edward, as-tu toujours vécu à Chicago?"

- « Oui car j'ai eu de la chance d'avoir trouvé un poste d'enseignant où j'ai fait mes classes. »

- « Et toi où étais-tu dans l'état de Washington ? »

Elle parut surprise que je sache ça mais y répondit.

- «À Forks une bourgade insignifiante entourée de forêt et de mousse. »

Forks. Voilà où elle était pendant tout ce temps.

Nous venions de remettre les compteurs à zéro.

La soirée avait des allures de rêve. J'avais tant espéré ce moment. Même si Bella amnésique n'était pas une de mes théories. Mais j'imaginais la croiser un jour au coin d'une rue. Dans une allée de magasin, ou que sais-je encore.

Elle avait effacé tout ces mois de douleurs, de doutes et d'incompréhension.

Mais je voulais poser les questions, prendre les rênes de cette conversation. Pour ne pas qu'elle m'en pose. Que je ne sois pas obligé d'avancer trop vite.

- « Préfères-tu le temps de l'état de Washington ou le notre ? »

- « Sans aucun doutes celui de l'Illinois, tout ce qui est mouillé et froid n'est pas moi. Mais j'y avais mon père. Une fois que la maladie l'a emporté, j'ai voulu revenir ici. Reprendre mon rêve où je l'avais laissé.»

- « Qui est ? »

- « Ouvrir une galerie d'art. »

Elle ne m'avait jamais parlé de ça. Je ne connaissais pas ce côté artistique d'elle. Quand je l'avais connue, elle tenait un bar, pas une galerie.

- « Tu peins ? »

- « Oui, enfin non. Je peignais avant que ma vie ne change. C'était une manière pour moi d'extérioriser mes émotions. Mais si j'avais peint depuis mon accident et la mort de mon père, elles seraient trop noires. »

- « Je te comprends, ma musique reflète mes humeurs. »

- « Mais pour l'instant, je n'ai pas les moyens, alors je bosse dans un café. Pour un patron trop collant. »

Ce n'était pas juste. Je voulais ce qu'il y avait de mieux pour elle.

- « As-tu cherché vers le centre des affaires ? Beaucoup de riches entrepreneurs ou investisseurs seraient peut-être intéressés par ton idée. Je serais moi-même honoré d'investir dans ton entreprise. »

- « Ne dis pas de bêtises Edward, tu n'as jamais vu mes toiles. »

- « Je ne demande que cela. » et j'étais sincère.

- « C'est promis, je te montrerai ma prochaine peinture. »

Je sentis mon sourire revenir. Celui qui m'avait quitté il y a six mois.

Ses mains étaient sur la table une à jouer avec son verre, l'autre posée à plat. Je frôlai sa main lentement lui laissant le choix de la retirer.

Ne pas la brusquer.

- « Edward, je peux te poser une question ? »

- « Si je peux y répondre. »

- « D'où me connais-tu ? »

- « Tu as été là pour moi quand j'en ai eu besoin. Je venais de surprendre mon meilleur ami avec la femme à qui je voulais demander sa main. »

Je lus sur son visage comme de la déception. Mais devais-je lui dire ? Devais-je lui raconter que suite à ça, j'ai connu la meilleure nuit d'amour de toute ma vie ? Que depuis ce moment, j'étais tombé amoureux d'elle ? Qu'il n'y avait plus qu'elle ? Je ne connaissais même pas ses sentiments. J'avais des doutes mais jamais nous ne nous l'étions avoué.

- « Mais trop vite tu as dû partir. »

- « Je suis désolée. »

- « Tu n'as pas à l'être. J'ai compris que ce n'était pas à cause de moi. »

- « As-tu retrouvé l'amour depuis ? »

« Oui j'ai même cru l'avoir perdu. » enfin c'est ce que j'aurais voulu lui dire mais j'en aurai sûrement trop dit alors à la place, je lui répondis avec un faible sourire.

- « Non, je suis le parfait célibataire. »

- « Invitant des filles à boire un verre le soir. »

- « Non, je dirais plutôt à boire de la bière devant un bon match. » fis-je en levant ma choppe. Même si mes soirées étaient encore plus lamentables, pathétiques et pitoyables que ça.

Je m'excusai un instant. La bière rappelant ma vessie à l'ordre.

À peine étais-je entré dans les toilettes, que le gérant m'y rejoignis.

- « Excusez-moi d'être impoli. Mais…je voudrais savoir pourquoi votre amie agit si étrangement. »

- « Elle souffre d'amnésie. Elle ne se souvient ni de vous, ni de ce bar…. Ni de moi. »

- « Oh la pauvre enfant, elle ne méritait pas ça. Elle était si gentille. »

- « Elle l'est toujours. Et je l'aiderai à ce souvenir et qu'elle soit de nouveau heureuse. »

- « Oui vous avez raison. Vous savez quand elle est partie et m'a laissé ce bar, elle m'écrivait souvent pour me demander comment ça aller. Elle aimait cet endroit et elle sera toujours ici chez elle. »

- « Merci. »

Il me gratifia d'une tape sur l'épaule et reparti en secouant la tête.

J'allai rapidement aux toilettes puis me dépêchai de rejoindre Bella, qui était toujours à sa place, faisant tourner nerveusement son verre de coca.

POV Bella

J'avais été surprise qu'il sache que je venais de l'Etat de Washington. J'étais restée muette, ne sachant que dire. Il embraya la conversation sur le temps. Il me parlait vraiment météo là? Il allait falloir le pousser un peu pour qu'il me donne un peu plus d'information sur cette période totalement floue pour moi. Je déviai sur un sujet dont je me rappelais, la peinture, histoire de voir comment il réagissait. Dans mes derniers souvenirs d'avant l'accident, je peignais encore, donc j'avais soit continué jusque l'accident, soit arrêté pendant la période dont je ne me souvenais pas.

Vu la surprise que je pouvais lire sur ses traits, je déduis qu'à l'époque où je l'avais connu, je ne peignais plus. D'ailleurs, suite à l'accident, je n'avais trouvé que d'anciennes toiles dans ma chambre chez Charlie, donc tout portaient à croire que j'avais arrêté depuis un bon moment déjà.

Depuis l'accident, j'avais été totalement incapable de peindre, ou même dessiner, toutes les toiles que j'avais commencées reflétaient un tel désespoir qu'elles avaient fini à la poubelle.

Lorsque je lui promis de lui montrer ma prochaine peinture, son visage s'illumina d'un grand sourire qui m'éblouit. Sa main frôla la mienne et ce contact fut tellement agréable que je ne retirai pas ma main.

Je n'en pouvais plus, il fallait que je lui pose la question qui me brulait les lèvres depuis ce matin. Je me lançai donc.

- « Edward, je peux te poser une question ? »

- « Si je peux y répondre. »

- « D'où me connais-tu ? »

- « Tu as été là pour moi quand j'en ai eu besoin. Je venais de surprendre mon meilleur ami avec la femme à qui je voulais demander sa main. »

J'étais à la fois jalouse et déçue. Jalouse de cette femme qu'il avait aimée au point de vouloir lui demander sa main, et déçue, car rien n'indiquait dans sa réponse que nous étions ensemble. J'ignorais le pourquoi de ces sentiments, mais ils étaient bien là.

- « Mais trop vite tu as dû partir. » Dit-il un peu plus bas, comme pour lui-même.

- « Je suis désolée. »

- « Tu n'as pas à l'être. J'ai compris que ce n'était pas à cause de moi. »

J'avais donc dû le rencontrer peu avant être repartie chez mon père, enfin, je suppose.

- « As-tu retrouvé l'amour depuis ? »

Pitié, faîtes qu'il dise non. Je ne supporterais pas de le voir en totale adoration devant quelqu'un d'autre. Mais qu'est-ce-qui me prenait?

- « Non, je suis le parfait célibataire. »

Je soupirai intérieurement de soulagement. Je ne comprenais pas mes réactions envers cet homme.

- « Invitant des filles à boire un verre le soir. »

- « Non, je dirais plutôt à boire de la bière devant un bon match. »

Et en plus il n'était pas dragueur. Ce type était vraiment parfait!

Edward s'éclipsa quelques instants. À l'entrée des toilettes, je le vis avec le gérant du bar, qui l'avait rejoint. Ils discutaient de moi apparemment. Le gérant tournait la tête vers moi avec un regard triste. Edward était-il en train de lui raconter mon problème? Le connaissais-je aussi? L'homme mit sa main sur l'épaule d'Edward avant de retourner travailler. Edward entra dans les toilettes.

En l'attendant, je réfléchis quelques instants. Il ne semblait pas enclin à me donner trop d'informations. Je devais être plus fine que cela. Peut-être qu'en jouant au jeu des questions, il pourrait me donner un peu plus d'informations. Au pire, ça me permettrait de le connaître un peu mieux, enfin de le connaître à nouveau.

Edward revint s'asseoir quelques minutes plus tard. Je jouais nerveusement avec mon verre, appréhendant les réponses qu'il me donnerait.

"Edward, ça te dit de jouer au jeu des questions? Ce ne sera peut-être pas très intéressant pour toi, mais ça me permettrait de te connaître mieux, enfin de te connaître à nouveau, enfin tu vois…" Bafouillai-je.

"Au contraire, je meurs d'en savoir encore plus sur toi que je ne le sais déjà." Me dit-il d'un ton rassurant.

"Super! Dans ce cas je commence… Ta couleur préférée?"

"Bleu nuit, la tienne? Tu ne me l'as jamais dit?"

"Le marron. Animal préféré?"

"Le puma, quand j'étais petit, j'allais au zoo juste pour les voir. Et toi?"

"Le chat. Cet animal me ressemble. Solitaire et indépendant."

"Ton plat préféré?" Poursuivit Edward.

Nous continuâmes ce petit jeu durant encore deux heures. Je n'avais pas vu le temps passer. La compagnie d'Edward éclipsait vraiment le reste. Je n'avais pas appris grand-chose sur les deux dernières années, mais j'avais vraiment apprécié cette soirée.

Edward et moi finîmes par sortir du café. Il me fit monter dans sa voiture et me ramena chez moi. Une fois arrivés devant l'immeuble, je lui proposai d'entrer boire un dernier verre.

"J'aurais aimé, mais je dois me lever tôt demain matin. Tu dois aller aussi au boulot demain je suppose."

"Non, demain je suis en repos. J'ai rendez-vous chez le médecin."

"Tu es malade?" Demanda-t-il, inquiet.

Je ris légèrement.

"Non, mais avec mon problème de mémoire, je suis suivie ici par un psychiatre afin de m'aider à retrouver la mémoire."

"D'accord, tu me rassures. Alors bonne nuit. Ça te dit qu'on sorte tous les deux demain soir?"

"Ça me ferait très plaisir! Attends, donne-moi ton numéro."

Nous sortîmes tous les deux nos portables et les échangeâmes le temps de rentrer nos numéros respectifs.

Il m'embrassa sur la joue en me tendant mon portable. Je lui rendis ensuite le sien.

"Bonne nuit Bella. Je passe te chercher ici demain vers dix-neuf heures trente."

"A demain Edward."

J'entrai dans l'immeuble et pris l'ascenseur. J'entrai dans mon appartement, des images plein la tête. Je me mis tranquillement mon pyjama et me glissai dans mes draps. Cette nuit là, je rêvai d'Edward pour la première fois, enfin, je crois…

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