vendredi 19 mars 2010

Garde Malade Chapitre 8

Chapitre 8 : premier contact

POV de Bella

Il venait de rentrer dans ma chambre. Lui. L'homme sur qui mon cœur avait jeté son dévolu.

Pas seulement son dévolue je dirai !

Mais ce n'était pas le moment. Pourquoi mon père m'avait fait ça ? Pourquoi l'avait-il choisi lui pour s'occuper de moi ? Déjà le coup de l'elfe était osé mais là c'était pire que tout.

- « Tu as besoin d'aide ? »

J'étais restée muette alors qu'intérieurement je bouillais. Ce ne devait être qu'un rêve. Non un cauchemar, un effroyable cauchemar et j'allais me réveiller.

- "Bon ! Puisque tu ne veux rien me dire. Voici ton déjeuner ! Je t'ai tout coupé. Tu n'as plus qu'à te nourrir. À moins que tu veuilles que je le fasse ?"

- « NON ! »

Dans ma colère, cette même colère que j'éprouvais depuis l'annonce, depuis que je suis infirme, je balançai son plateau.

- "Tu n'avais pas besoin de le jeter, un simple je n'ai pas faim aurait suffi. Je suis là pour t'aider, pas pour te servir de punching-ball ou de ramasse tout."

- "Alors va t'en ! Je n'ai pas besoin de toi, ni de personne! "

Mes mots claquaient.

- "Parfait dans ce cas tu ramasseras ton bordel !"

-"Bien."

- "Bien."

Et le voilà sorti aussi vite qu'il était entré. Pourquoi ? Pourquoi même avec lui j'étais comme ça ? Voire même encore pire ?

Peut-être que le voir te nourrir t'est désagréable, peut-être que te voir à travers ses yeux t'est insupportable, ou parce que tu l'aimes et de ce faite, tu voudrais qu'il soit autrement. Qu'il te parle comme Bella la jeune fille maladroite et banale que tu étais et non pas comme celle que tu es.

Elle avait raison. J'avais raison ça faisait trop mal. Son regard plein de compassion et ce je ne sais quoi de plus.

Je restai silencieuse, des larmes roulant sur mon visage au milieu de mon plateau répandu.

POV d'Edward

J'étais dans sa cuisine à préparer le petit déj pour elle : pancake, bacon, œuf, jus d'orange. Les odeurs se mélangeant plus horribles les unes que les autres. J'essayais de me concentrer sur la conversation de ma sœur avec Bella. Savoir comment elle prenait les initiatives de ma sœur m'aiderait à faire mon entrée. Ne pas lire ses pensées me frustrait car je ne pouvais pas prévoir ses réactions comme je le faisais avec les autres humains.

Comment peux-tu la comparer aux autres ? Comment peux-tu te plaindre de simples odeurs alors qu'elle est dans la pièce à côté entrain de se dévêtir ?

STOP ! SE FAUCALISER SUR AUTRE CHOSE !

Je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas me servir des yeux de ma sœur, ni de ses visions pour jouer au voyeur alors que je ne l'avais pas fait avant.

Alors concentre-toi sur tes œufs qui brulent car même si tu en as jamais mangé, je ne pense que ça devrait avoir cette couleur !

- "Oh merde !"

Je recommençai aussitôt ne pensant qu'aux œufs et rien que ça.

J'étais tellement concentré que je n'ai pas vu ma sœur se jeter dans mon dos.

- "Bonne chance frérot." déposant un bisou sur ma joue.

- "Tu y vas déjà ?"

- "Bella est dans son fauteuil ! "

- "Ok merci."

J'avais envie, besoin même de savoir comment ce passerait cette première rencontre. Mais je n'eus pas le temps de lui demander que Bella appelait.

-"T'inquiète ça ne sera pas pire que ses autres matin !"

Je sifflai un merci ironique à mon diablotin personnel et m'emparai du plateau. L'heure de vérité avait sonné.

- « Tu as besoin d'aide ? »

-« … »

- "Bon ! Puisque tu ne veux rien me dire. Voici ton déjeuner ! Je t'ai tout coupé. Tu n'as plus qu'as-te nourrir. » Ne la voyant pas bouger je décidai de rajouter. « À moins que tu veuilles que je le fasse ?"

- « NON ! »

C'était peut-être le mot de trop. Mais sa réaction était disproportionnée. Et elle m'avait pris au dépourvu, même si j'y avais assisté je ne sais combien de fois. Mais le vivre en "live" c'est une autre chose.

Tu croyais qu'avec tes beaux yeux, elle t'accueillera comme une fleur ? Que ça se passerai comme une lettre à la poste ? Tu rêves !

- "Tu n'avais pas besoin de le jeter, un simple je n'ai pas faim aurait suffi. Je suis là pour t'aider, pas pour te servir de punching-ball ou de ramasse tout."

- "Alors va t'en ! Je n'ai pas besoin de toi, ni de personne ! "

- "Parfait dans ce cas tu ramasseras ton bordel !"

-"Bien."

- "Bien."

Et je la laissai là quittant sa chambre et claquant sa porte.

Bravo le premier prix de la connerie du siècle est décerné à Edward Cullen le seul et unique crétin qui perd tout contrôle devant une humaine.

La ferme !

Je restai là planté à peser le pour et le contre.

Pour : je rentre dans sa chambre, m'excuse et ramasse cette affreuse nourriture.

Contre : je la laisse se démerder seule avec son plateau et sa vie.

Mais j'ai promis à Charlie, à ma mère, à ma sœur et à moi même que je ferai tout pour elle, pour l'aider à revivre que je fasse ou non parti de celle-ci.

Il ne cherchait pas un ami, ni un petit ami pour sa fille mais quelqu'un qui lui redonne goût à la vie et je voulais faire ça pour elle.

Alors bouge-toi ! Et va chercher de quoi nettoyer !

Je courus aussi vite que je pus pour prendre bassine, éponge, balayette et pelle et revenir à sa chambre.

Je marquai une hésitation avant de rentrer dans sa chambre mais le bruit de fracas qui venait de derrière celle-ci me dissuada d'attendre une seconde de plus. J'ouvris et me stoppai net. Bella était assise au sol au milieu des morceaux de verre, d'assiette et de nourriture.

Que faisait-elle ? C'était-elle blessée ?

Calme-toi ! Pas la peine de faire une syncope. Respire !

Ce que je fis.

Tu vois ! Pas d'odeur de sang juste celle de ton déjeuner.

Ouf ! Elle n'était pas blessée.

- "Que fais-tu ?" lui demandais-je une fois mon calme revenu.

- " Ça se voit donc pas ou tu es aveugle peut-être ?"

-"Tu es au sol au milieu de milliers de morceaux de verres plus tranchant les uns que les autres. Voilà ce que je vois ! »

- « Hey ben tu vois mal ! Je suis entrain de ramasser mon bordel comme tu me l'as suggérer plutôt. »

- « Pardon ! Excuse-moi ! Je n'aurai pas dû agir ainsi. »

- « C'est bien de s'excuser mais sache que je ne le ferai pas. »

- « Pas de problème. Mais pour l'instant, je vais te transporter jusqu'à ton lit. Et après que j'aurai ramassé tout ça, tu iras manger un morceau dans la cuisine et je ne veux entendre aucune remarque ni objection. »

Effectivement elle ne dit rien. Restant silencieuse. Ce silence aussi bien par ses mots que ses pensées me fit bizarre.

Seuls les battements de son cœur devenant plus fort et plus rapide envahissaient l'atmosphère au moment où je la pris dans les bras. L'avoir contre moi était mon paradis. Son contact. Sa chaleur. Cette proximité me comblait. Je l'entendis inspirer plus fort que nécessaire. Aimait-elle, elle aussi mon contact ? Ma froideur la dérangeait-elle ?

Arrête de rêver Casanova !

Fous-moi la paix ! Laisse-moi savourer ce moment que je voudrais être éternel !

Mais le chemin entre son fauteuil et son lit, même en marchant à allure humaine ne durera pas bien longtemps qui aurait pu être encore plus court si ma mère n'avaient pas ses besoins de grandeurs.

Je la déposai bien trop vite sur son lit, gardant un peu de sa chaleur et son odeur sur moi.

Retournant vers la scène de notre première rencontre. Notre premier contact. Un peu plus agité. Moins romantique. Que je ne l'avais espérer.

Tu es trop fleur bleu. Tu es un homme bordel !

Tu ne comprends donc pas que je l'aime ? Tu ne comprends pas qu'elle est tout pour moi depuis qu'elle est rentrée dans mon univers ? Et la voir souffrir ainsi m'est insupportable ?

Car je savais qu'elle souffrait d'être devenue paraplégique. Ne plus pouvoir ce servir de ses jambes, je pouvais assez bien me l'imaginer. Ne plus pouvoir courir. Ne plus pouvoir aller où bon lui semble. Se sentir prisonnier de son corps. Être toujours tributaire de quelqu'un. Si seulement elle voudrait utiliser un fauteuil roulant au moins elle retrouverait un peu d'autonomie. Dans la salle de bain, ma mère lui avait fait installer un équipement très perfectionné lui permettant de prendre sa douche seule. Les portes avaient étaient agrandi permettant à un fauteuil d'y passer. Mais depuis ses cris à l'hôpital, Charlie n'avait pas retenté l'expérience.

Je ne dis pas que je ne le ferai aujourd'hui, pas après ce matin, mais un jour. Un de ces prochains jours, oui. Oui je l'aiderais à affronter ça. Maintenant que j'étais près d'elle, je me sentais plus fort. J'étais prêt à surmonter les plateaux volants, les cris, les insultes et tout le reste.

POV de Bella

Après qu'il soit parti par colère ou par fierté, je voulais lui prouver que je pouvais le faire.

Je me fis glisser du fauteuil pas sans mal. Me laissant tomber au sol. À peine que je commençai à rassembler les morceaux d'assiette qu'il refit irruption dans ma chambre. Avait-il oublié quelque chose ? N'en avait-il pas assez fait ou assez dit ?

Après être resté coincé à la porte j'eus le plaisir de réentendre le son de sa voix. Je ne lui fis pas voir mon plaisir par mes sarcasmes habituels. J'étais devenu une pro avec ça. Au moins un domaine où je pouvais exceller depuis l'accident.

Mais sa réaction, ses gestes me désarçonnèrent. Me coupant tous mes moyens.

Le pire fut quand il me prit dans ses bras. Ne se souciant pas de mes vêtements tachés. Ni si j'allais le frapper pour un tel geste. Ce que j'en fus incapable d'ailleurs. Je me contentais juste d'apprécier, de m'enivrer de son odeur. Jamais je n'avais été si bien dans les bras de quelqu'un, pas même dans ceux de Jacob.

C'est comme s'ils avaient été conçus pour m'accueillir.

Il me déposa très vite sur mon lit, mais avec délicatesse comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde.

Arrête de divaguer Swan ! Il agit par culpabilité, rien d'autre.

Pour une fois, rien qu'une fois ne peux-tu pas te taire ? Rien qu'une fois même si ça être la dernière, ne peux-tu pas me laisser apprécier ?

Je dis ça juste pour que tu n'y vois pas un quelconque signe, une quelconque promesse de « plus ».

Je le sais ça ! Je ne suis pas stupide. Qu'est-ce qu'un apollon comme ça ferait avec une fille comme moi ? Mais juste une fois je veux me sentir bien, aimée même si ce n'est qu'un fantasme.

Ok je me tais !

Merci !

Oui j'avais besoin de rêver. J'avais besoin de ça. Même si ça ne devait durer que le temps d'un battement de cœur.

Il ramassa mes bêtises en silence. Je ne le lâchai pas du regard. N'arrivant pas à calmer les battements de mon cœur.

- « Voilà fini ! Je rapporte ça en cuisine et je reviens te chercher. »

Pour seule réponse, il eut droit à un signe de tête. Il revint très vite. Se postant devant moi et tendant ses bras vers moi. J'aurai tant voulu y plonger. Mais mon cœur et ma raison n'allaient pas dans le même sens.

- « Je préfère rester là. »

- « Pourquoi ? »

- « Je n'ai pas à te répondre. À te dire ce que je ressens. Je préfère rester ici un point c'est tout ! »

- « Hey ben non ce n'est pas tout ! Aurais-tu oublié ce que je t'ai dit ? sans aucune objection. Alors ou tu viens de toi-même ou par la force ? »

- « Non ! Je ne bougerai pas d'ici. Je n'irai nulle part. »

- « C'est quoi le problème ? »

- « C'est toi mon problème. Tu débarques avec ta sœur et tu souhaiterais tout changer. Me changer. Mais je ne le souhaite pas. À quoi ça me servirait ? Je serai toujours paralyser. Alors merci d'être venu, je dirai à mon père l'excellent travail que tu as fait. »

- « Tu crois vraiment que je vais partir ? »

- « Je n'ai rien à croire, c'est comme ça et c'est tout ! »

- « Tu aimes bien diriger. Tu aimes bien dire des choses qui blessent. Tu veux que je te fiche la paix et pouvoir pleurer sur ton sort. Et bien Non ! Je ne te laisserais pas faire. Je vais te prendre dans mes bras et te transporter jusqu'à la cuisine où tu vas prendre un petit déjeuner. Même si pour ça je dois te gaver comme une oie. Et crois-moi je peux être très têtu quand je m'y mets car je… car je…. »

- « Je quoi ? Vas-y dit-le. Car tu es payé pour ça. »

- « Non ce n'est pas ça que j'allais dire. J'allais dire car je crois que tu peux vivre même si pour l'instant tu crois que c'est impossible. »

Et sans plus un mot il me passa un de ses bras sous mes jambes et l'autre en dessous de mes bras.

J'allais pour la première fois depuis mon retour de l'hôpital sortir de cette chambre. Prendre un repas là où je le prenais quand j'étais encore valide. Faire semblant que tout aller bien.

J'avais refusé de lui dire ce que je ressentais et ce n'était pas prêt d'arriver d'ailleurs. Comment pourrait-il me comprendre ?

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