vendredi 19 mars 2010

Garde Malade Chapitre 4

Chapitre 4 : le déni ou l'enfer

POV de Charlie

Elle avait pris cette nouvelle encore plus mal que je ne l'avais pensé. Se refermant sur elle-même. Refusant de voir ni sa mère, ni moi.

Elle nous avait hurlé dessus quand nous étions revenus le lendemain de l'annonce.

- « Sortez ! Je n'ai pas besoin de votre pitié ! »

Sa mère en était bouleversée. Carlisle nous avait rassuré en disant que ça lui passerai. Mais rien. Aucun changement. C'était même de pire en pire.

On restait dans le couloir à regarder sa porte. À voir les plateaux repas repassaient en volant par celle-ci.

Ils appelaient ça : la phase de déni moi j'appelai ça : l'enfer.

Carlisle avait contacté un centre de rééducation. Mais il avait refusé de la prendre. Les places étaient chères et ils préféraient les réserver aux patients désireux de guérir.

Qu'allons-nous faire ? Nous ne pouvions pas nous battre à sa place. J'étais perdu.

POV de Bella

La première nuit après l'annonce fut horrible. Je n'arrivai pas à dormir. Revoyant sans cesse cette voiture me foncer dessus et tout me prendre.

Carlisle parlait d'espoir, de guérison possible. Mais moi je ne voyais rien de tout ça. Surtout quand il a fallu qu'on me porte jusqu'aux toilettes. Et qu'on me tienne pour rester assise. Des moments si privés. Comment vivre comme ça. J'imaginai déjà mon père ou ma mère m'aider chaque jour pour me laver, m'habiller, faire toutes ses choses que l'on fait sans y penser. Non ce n'était pas possible.

Autant qu'ils m'oublient. Ce serait bien mieux pour eux que je n'existe plus. Que cette voiture est finie son travail au lieu de ne me prendre que ma liberté.

Dès le lendemain, je fis tout pour les éloigner de moi. Refusant leurs visites. Insultant le personnel même Carlisle en prit pour son grade.

Quand je les savais derrière la porte, mes plateaux repas me servaient de missile.

Je refusai de bouger. De faire des efforts qui leurs donneraient de faux espoirs. M'enfermant sur moi-même. Cette épreuve m'avait changé.

Les journées, je les passais à pleurer sur mon sort, à haïr le monde qui m'entoure. À subir les allers et venus des infirmières et mes nuits à faire des cauchemars. Je me voyais courir et d'un coup je m'écroulai au sol suppliant pour que ça s'arrête. C'est une voix, la même voix, une voix comme venue d'ailleurs qui me sortait de ce cauchemar. Mais mon repos était à chaque fois de courte durée.

En écoutant une conversation entre mon père et Carlisle, j'avais appris qu'il souhaitait me renvoyer chez moi. C'était inutile de me garder ici selon leurs thermes.

- « Charlie, avez-vous réfléchi à ce que je vous ai dit il y a une semaine ? »

- « Oui, on a fait des aménagement avec Harry et Billy. Je lui ai fait des modifications dans sa chambre en attendant de finir la pièce au rez-de-chaussée. Qui sera plus facile d'accès pour elle. Nous y avons fait installer le lit médicalisé. Je vous en remercie d'ailleurs. C'est très généreux de votre part. »

- « C'est de la part d'Esmée, elle voudrait aussi, si vous n'y voyez pas d'inconvenant, elle aimerait se charger de la déco. C'est son métier et son passe temps. Et j'avoue que pendant qu'elle s'occupe de ça, elle laissera nos salles de bains tranquilles. »

- « Aucun problème. Elle n'aura qu'à me dire ce qu'il lui faut. »

- « Je lui dis ça dès ce soir, elle sera ravie. »

Mais personne ne se soucis de ce que moi je veux ?

J'allais gâcher la vie de mon père.

Bas alors ressaisis-toi ! Fait ce qu'il faut pour t'en remettre !

Ça faisait longtemps. Mais non je ne faiblirai pas dans ma décision et quand ils auront enfin compris, ils me foutront dans un centre et ils auront de nouveau la paix.

Idiote !

Non réaliste et d'abord ferme-là! On ne t'a pas sonné.

- « Il vous faudra trouver une infirmière à domicile ou une personne capable de lui faire les soins. Je passerai deux fois par semaine et aux moindres soucis vous n'aurez cas m'appeler. »

- « Merci Carlisle. Merci de tout ce que vous faites pour nous. »

- « J'aurai tant voulu faire plus. Je préparais tout pour la fin de semaine. Ça vous laissera du temps. »

Et voilà mon sort en était jeté. Quatre jours avant que je ne quitte ce lit, ces murs, cette chambre. Mon plus grand regret aura été de ne pas Le connaître car maintenant il en était hors de question. La possibilité d'une histoire d'amour ou même une amitié s'était brisée le jour que mon accident.

POV D'Edward

L'état de Bella m'inquiétait. Je ne venai quasi plus à l'hôpital la journée. C'était trop dur de rester là à rien faire.

Elle se renfermait sur elle même. Devenait agressive et méchante avec les personnes qui l'entoure et le personnel soignant. N'essayant même pas de se battre.

Je voyais sa famille perdre espoir au fil des jours. Elle ne voulait même plus les voir.

Carlisle parlait de la laisser rentrer chez elle. Elle n'avait plus de risque de complication. Et elle ne faisait aucun effort, refusant les soins et la rééducation. Mais cette situation m'empêcherait de la voir.

Car chaque nuit je m'approchai d'elle à son insu. Je me faufilai dans sa chambre entre les rondes des infirmières. Elle aurait refusé autrement. Elle le faisait avec sa famille alors un inconnu, autant rêver.

Je la regardai dormir. Elle avait souvent le sommeil agité. Criant et pleurant. Appelant à l'aide. Ça me déchirait le cœur. Je lui murmurai à l'oreille des paroles réconfortantes qui arrivaient à l'apaiser. Du moins pour un temps.

Un soir en rentrant chez moi j'avais entendu la conversation de Carlisle avec ma mère. Mon père ce faisait du souci pour Bella. Et ma mère s'était rendu compte qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.

Il faisait plein de recherche sur les cas de rétablissements, les traitements expérimentaux, etc…

- « Carlisle dit moi ce qui ne va pas. Dès que tu rentres de l'hôpital, tu t'enfermes derrière ton bureau. Je ne suis pas folle, tu sais. »

- « Oh ma chérie, je suis désolé. C'est l'une de mes patientes. La fille du shérif. »

- « Oui j'ai appris. La pauvre enfant. »

- « Elle a perdu tout espoir. » je pouvais lire dans ses pensées la phrase que Bella lui avait dite. « Je n'en ai rien à faire de vos promesses. Je veux marcher. Je veux courir. Je veux VIVRE. »

- « Que comptes-tu faire ? »

-« J'ai prévenu Charlie qu'elle sortira bientôt. Le cadre de l'hôpital n'est pas bon pour elle. J'en suis sûr que si elle retournait chez elle, elle reprendrait goût à la vie. Des fois je voudrais avoir le don d'Edward pour lire en elle. »

Lire en elle ? Mais à bien y réfléchir je n'avais jamais lu en elle. Non jamais. Par pudeur ? Non ! Alors ? Ce pouvai-t-il que je ne puisse pas ? Il faudrait que j'essaye dès demain.

- « Oui je pense que tu as raison. Je ferai envoyer un lit pour elle. Pourras-tu demander à Charlie si je peux l'aider dans l'installation de Bella. Je sais que sa mère est rentrée à Jacksonville. Il aura sûrement besoin d'un œil féminin. »

- « Je te reconnais bien là. Et c'est pour ça que je t'aime. Je lui dirai. »

Je les laissai à leur conversation qui devenait trop dérangeante pour moi.

Ma mère était la bonté même. Mais je plaignai ce pauvre Charlie car entre ma mère et ma sœur qui je suis sûr, serait de la partie, il allait en avoir de l'œil féminin.

POV de Charlie

Dès le lendemain que j'avais donné l'accord à Carlisle pour que sa femme vienne pour la déco. Elle frappa à ma porte.

Je lui fis voir le plan de la chambre que nous avions l'intention de construire. Les fondations étaient déjà faites. Les idées de Billy nous aidaient beaucoup. Etant lui même dans un fauteuil. On avait agrandi tout les bâtis de porte. Enlevé beaucoup de meuble pour qu'un fauteuil puisse passer dans la maison sans encombre.

Même Jacob était venu nous aider. Il n'était pas au courant de ma dispute avec Bella le jour de l'accident, mais j'avais l'impression qu'il se sentait coupable.

- « Alors voyons voir ça ! »

Elle sortit son crayon de sa sacoche et une gomme. Dès ce moment je le sentais mal.

- « Ça ne va pas du tout. Il faut plus de lumière. Pourquoi pas une baie vitrée ici. Et son lit là. »Elle gomma et rectifia le plan. « Oui comme ça parfait ! Pour la salle de bains qu'avez-vous prévu ? »

Alors c'était vrai, c'était une accro des salles de bains !

- « Heu... une douche à l'italienne, ici ! » dis-je en lui montrant la petite pièce dessinée à côté.

- « Mm, vous permettez ? »

- « Oui. »

De toute manière partit comme c'est parti, elle l'aurait fait quand même.

- « C'est juste pour vous montrez ce que moi je vois mais ce n'est qu'une idée. »

Bien sûr !

- « Déjà agrandissons ça ! »

- « Madame Cullen les fondations sont déjà faites. »

- « Ce n'est pas un problème. Je vous enverrai un ouvrier qui vous fera ça en deux heures tout au plus. »

- « Ok ! »

- « Donc ici on va mettre une baignoire. »

Juste une idée ! Ok !

- « Et ça on va l'agrandir par ici pour y mettre une table de massage. Parfait comme ça. Par la suite il lui faudra une salle avec du matériel de rééducation. Juste le strict minimum. »

J'acquiesçai à tout. Je ne voulais priver ma fille de rien.

- « Pour le côté finance, pas de soucis. J'ai régulièrement des fonds par de riches entrepreneurs et du matériel. »

- « Je ne demande pas la charité. »

- « Ce n'est pas ce que j'ai dit ! Mais autant profiter du matériel que je peux avoir. »

- « Ok ! »

- « Parfait, je refais ça au propre et dès cet après-midi, je vous envoie de la main-d'œuvre. Isabella rentre dimanche et à son retour je veux que tout sois parfait. Pas question de lui faire monter et descendre ces marches à longueur de journée.»

- « Ce n'est pas un peu court. Il ne nous reste que trois jours. »

- « Mais non ! Ne vous inquiétez pas. En ce dispersant les taches, tout ira très vite. Je vais charger ma fille afin de faire les boutiques c'est son passe-temps préféré. »

Pas du tout celui de Bella !

Elle repartit avec le plan sous le bras. Et le sourire aux lèvres. Moi je refermai la porte m'appuyant dessus, fermai les yeux tout en me grattant la tête. Le stress.

le plan d'Esmée


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