vendredi 19 mars 2010

Garde Malade Chapitre 3

Chapitre 3 : Les douleurs

POV d'Edward

J'étais revenu à l'hôpital malgré que ce ne soit pas mon jour habituel. Je vaquai à mes occupations de remplissage, je faisais les allers-retours labo.

N'oublie pas les allers-retours au service réa aussi !

Oui je dois l'avouer que j'en faisais pas mal. Je guettai les choses de loin. Leurs voix. Leurs respirations. Leurs pensées. Tout m'indiquait quelle n'avait pas encore repris connaissance.

Maintenant je connaissais son prénom Isabella. Isabella Swan.

Pas difficile ! Tu l'as lu sur son dossier médical.

Mais au vu de tous, elle préférait Bella. Charmant diminutif qui lui va très bien.

Sa mère ne cessait de dire des mots rassurants. Je l'enviai, je la jalousai presque d'être assise près d'elle. Alors que moi je devais rester dans l'ombre.

Le chef Swan venait de sortir de sa chambre. Alors que moi je me trouvai à l'accueil à classer les résultats dans les bons dossiers.

Il ne risque pas d'avoir d'erreur. Ça fait quatre fois que tu relis le même nom.

Ça s'appelle du professionnalisme.

Moi j'appelle ça un alibi bidon.

Aussi.

- « Jeune homme ! »

- « Oui ! » perdu dans mes pensées je n'avais pas entendu que le père de Bella me parlait.

- « Ma fille vient de se réveiller, pouvez-vous appeler votre père ?»

- « Oui tout de suite. »

Je l'appelai aussitôt.

- « Edward ? »

- « Je suis à l'accueil réa. Le chef Swan vient de me signaler le réveil de sa fille. Il souhaite que tu viennes. »

- « J'arrive. Mais au fait que fais-tu en réa ? Si je ne me trompe pas ce n'est pas ton jour de présence. »

- « Je remplace un bénévole qui a la grippe. »

- « Très bien. Je suis là dans trois minutes. »

- « Merci. »

À force de le remercier comme ça, tu vas te faire griller !

La politesse c'est tout.

- « Il arrive monsieur. »

- « Merci. »

Je pouvais lire ses pensées. Et en ce moment, il luttait contre lui même. Entre l'envie d'être près de sa fille et le besoin de rester à l'accueil, pour éviter Le moment. Il éprouvait de la douleur de voir son enfant si gravement atteinte. Alors qu'elle ne s'en doutait même pas.

- « Ne vous inquiétez pas. Mon père fera de son mieux pour elle. »

- « Vous ne la connaissez pas ses réactions peuvent être très surprenantes. Elle peut le prendre avec force et courage. Mais elle peut tout aussi bien le prendre très, très mal. S'enfermant sur elle même. »

Il avait raison je ne la connaissais pas, mais je rêvai de le faire. Apprendre à la connaître. Savoir tout d'elle. Son caractère. Ses goûts. Même sa couleur préférée.

Mon père arriva et ils rentrèrent dans la chambre. J'essayai de ne pas écouter. Je ne voulais pas voir la douleur sur son visage. Quand mon père lui apprendrait.

Non je ne voulais pas être là !

Je pris le chemin des ascenseurs. Car si je l'entendais crier, je savais que je n'aurai pas d'autre choix que de rentrer dans sa chambre. Pour aider mon père à la calmer. Et je n'aurai pas la force. De ne pas la prendre dans mes bras. Et lui murmurer que tout irait bien.

J'étais arrivé au service labo quand j'entendis ses cris. Je me figeai telle une statue de sel par la douleur que je ressentais.

POV de Bella

Mon père était parti prévenir le docteur que j'étais réveillée. Carlisle allait encore se moquer de moi et de ma malchance, il m'appelait « son petit aimant à problème ». Je ne lui avais pas révélé que dès que je me faisais une égratignure, j'avais pris le reflex de venir le voir.

Voir qui le Doc ou Lui : Edward !

Chacun ses excuses.

Ma mère était inconsolable, et plus je lui répétai que ce n'était rien, pire c'était. Elle est à faire flipper des fois, avec ses réactions.

Carlisle et Charlie rentrèrent dans la chambre. J'avais un peu le fol espoir que son fils l'accompagne.

-« Enfin réveillée ! »

- « Et oui j'ai fini de faire ma marmotte. »

- « Te souviens-tu de ce qui c'est passé ? »

- « Très vaguement. Je courrai avec la musique à fond dans les oreilles quand j'ai vu cette voiture arriver. Et j'ai perdu connaissance à la vue de mon sang. »

- « Ok ! Charlie t'a ramené aussi vite qu'il a pu. »Je regardai mon père avec un sourire. Mais son visage était fermé. Ne reflétant aucune expression. « Mon fils t'a pris en charge avec une infirmière. Avant que j'arrive, il a arrêté un important saignement. Et a fait tous les examens d'usage. »

Mon sauveur !

- « On a dû te transporter au bloc. Car sur les radios on a pu voir des petits fragments d'os logés dans le bas de ton dos. J'ai réussi à tous les retirer même les plus mal placés. »

- « Vous êtes un génie Carlisle. »

À ma réplique il parut gêné. Il s'approcha de moi.

- « Je peux ? » me demandant la permission de s'assoir près de moi. J'acceptai mais sans au par avant regarder ma mère et mon père. Leurs mines faisaient peur à voir.

- « Bella. J'ai pu constater un important hématome près de ta moelle épinière. »

- « Vous me faites peur Docteur ! »

- « Bella je vais être franc avec toi comme je l'ai été avec tes parents. » allez accouche ! « Il la compresse. Je ne sais pas encore à quel point. On va faire des tests Ok ? »

- « Mmm. » fis-je en secouant la tête.

Quand il souleva mon draps, je voulu réagir. Comment vous expliquez ? C'est comme un instinct. Je me doutai que je devais être nue en dessous. Mais j'étais comme anesthésiée. Ou ? Attend, il n'a pas parlé de ma moelle ? Je sentis les larmes me monter. Je venais de comprendre les pleurs de ma mère. La tête de mon père. Le ton de Carlisle. Et pourquoi je n'avais mal qu'à la tête.

Ce n'est pas possible !

Tu vois d'autres possibilités toi ? Une anesthésie ne ferait pas encore effet de la sorte après une opération.

- « N'est pas peur Bella, avec un traitement et une rééducation. Ça reviendra, j'ai bon espoir. » Il avait compris à quoi j'avais abouti intérieurement. J'avais donc raison.

- « Non, non ce n'est pas possible. Pas moi. Pas ça. Ce n'est pas possible. Pourquoi vous me dites ça ? Vous devez faire erreur. Vous avez dit que vous aviez tout retiré. Alors pourquoi ? Pourquoi je n'arrive pas à bouger ? »

- « Bella calme-toi chérie. Le médecin a fait de son mieux. » me pria ma mère.

- « De son mieux ? Alors que je ne sens plus mes jambes. »

- « Bella je dois t'examiner. Pour savoir jusqu'où tu es devenue insensible. »

- « Pour savoir, quoi ? Je suis handicapée. C'est tout ce qu'il y a à savoir. »

Mes mots. Mes cris. Mes pleurs. Ma douleur. Tout ça sortait en force.

- « C'est important, pour la suite. »

Je me résignai laissant aller mon chagrin et ma colère.

Il souleva le drap respectant ma pudeur. Quoi qu'à ce moment là je m'en fichais un peu. La nouvelle m'avait assommé.

Il enfonça un pique dans chacun de mes orteils. Sans aucun effet. Mes chevilles. Rien. Mes mollets. Au dessus de mes genoux. Montant encore et encore. Passant d'une jambe à l'autre. Voyant s'envoler à chaque piqure sans douleur mes rêves. Mes passions. Ma vie. Arrivé en haut de mes jambes, je n'avais plus d'espoir.

- « Bella je doit aller plus haut. Je tiens à te prévenir. On t'a posé une poche urinaire. Ce n'est sûrement que provisoire. »

- « QUOI ? En plus de ne plus marcher je ne peux plus pisser. »

- « BELLA ! » me réprimanda mon père.

- « C'est mon langage qui te choc Charlie ? Ou le fait de savoir que je vais être clouée dans ce lit et qu'il me faudra des couches ? » Mes paroles étaient pleines de venin. Je voulais faire mal autant que j'avais mal.

- « Bella tu ne vas pas être clouée dans ce lit. Je te l'ai dit. Si nous combinons nos efforts. Même si se sera long, on y arrivera à te remettre debout. Je te le promets. »

- « J'en ai rien à faire de vos promesses. Je veux marcher. Je veux courir. Je veux VIVRE. »

- « Tu le feras, je te jure que tu le referas mon ange. »

Il continua son examen. Il fut content de constater que je sentais ses piqures à partir des hanches. Une bonne chose d'après lui.

C'était par rapport à mes organes internes. Car que je sente mon bassin ou pas ça ne changeait rien à la situation. Je serai dépendante toute ma vie de quelqu'un.

Une fois qu'il ait remis mon drap et qu'une infirmière eut changée toutes les pochettes qui pendaient, je leur demandai de sortir. Je voulais être seule. Je ne voulais plus voir la pitié sur leur visage.

La pauvre Bella ! Non je refusais.

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