vendredi 19 mars 2010

Garde Malade Chapitre 14

Chapitre 14 : le fauteuil

POV d'Edward

J'arrivai chez Bella en même temps que ma sœur. Et malgré que je sois resté dans la cuisine je voyais Bella à travers ses yeux.

Elle avait les yeux bouffis et rouges. On pouvait voir les traces de larmes sur ces joues. C'était trop. La voir ainsi me faisait encore plus culpabiliser. J'avais misé sur la mauvaise personne et je le regrettai amèrement.

Je retournai à mes occupations. Ce matin elle aurait besoin de force.

Je ne faisais que me demander comment amener le sujet « fauteuil » sans qu'elle m'envoie paître.

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Le temps sembla passer si vite que quand ma sœur partit en embrassant la joue, je n'avais cru qu'il ne s'était passé que 10 minutes.

Je pris mon courage à deux mains.

« C'est elle qui en fait la demande. C'est elle qui en fait la demande... » je me repassai cette phrase en boucle et de toute manière qu'est-ce que je risquai : un ramassage de plateau, une bonne dose d'insulte, ça sera toujours mieux que son silence.

Je rentrai dans sa chambre. Je la trouvai dans son fauteuil, plus belle que jamais Alice avait fait disparaître les traces de cette nuit de son visage et même si ses yeux semblaient tristes, elle avait l'air de pas trop mauvaise humeur.

Attends qu'elle apprenne que l'idée de la visite de Jacob vient de toi

Tu crois que j'ai besoin de ça là tout de suite ?

-"Bonjour Bella."

-"Salut."

Je posai son déjeuner devant elle.

-"Merci."

-"Pas de quoi." et là la trouille au ventre je fis demi-tour.

Après déjeuner, ouais, après déjeuner.

Je refermai la porte derrière moi et m'adossai au mur. J'entendis un soupir venant de sa chambre.

L'agaçais-je tant que ça ?

Je filai à ma voiture pour allez chercher le fauteuil. Il faisait très... fille. Rose et noir. Il n'avait rien à voir avec ceux de l'hôpital. Il était plus gai même si un fauteuil roulant n'a rien de gai, ni d'amusant mais celui là faisait moins… malade. Vous comprenez ?

Je pénétrai dans sa chambre, elle leva la tête vers moi. J'avais pris soin de laisser le fauteuil à l'extérieur.

- « Je n'ai pas fini ! »

- « Je sais, en fait je viens car j'ai une surprise pour toi. »

- « Je crois que j'ai eu mon lot de surprise pour un siècle au moins. »

- « Oui mais celle-là tu l'as demandé hier à Carlisle. »

Je la vis blêmir.

- « Oh ça ! »

- « Tu n'es pas obligée de monter dès aujourd'hui dedans. On peut juste le mettre dans ta chambre pour que tu t'habitues d'abord à le voir. »

Le mot fauteuil était comme banni. Comme si mettre un nom dessus à voix haute le rendait plus réel encore.

- « Bon je te le montre ok ? » j'allais à tâtons.

Elle fit signe de la tête.

Je me glissai dehors rapidement et revins avec. Elle avait les yeux fermés, on avait même l'impression qu'elle forçait dessus pour les fermer d'avantage.

Je le mis dans un coin de la pièce et m'asseyais en face d'elle à même le sol.

Je lui laisserai le temps qui lui faudra. Je ferai tout pour elle.

POV de Charlie

Cette nuit avait été horrible avec la visite de Jacob hier soir, j'avais encore plus culpabilisé de l'avoir quasi poussée dans ses bras.

Ils étaient amis depuis qu'ils étaient jeunes enfants. Son père et moi allant à la pêche très souvent. En grandissant même s'il avait un an de moins que Bella, il représentait pour moi le gendre idéale. Et il fallait être aveugle pour pas se rendre compte qu'il craquait pour elle.

Donc de fil en aiguille, ils étaient sortis ensemble et quand elle était rentrée de la réserve en pleur, je ne pensai pas que c'était si terrible. Donc comme un âne que je suis, j'avais joué le jeu de Jacob et n'arrêtai pas de lui dire de le rappeler. Et à cause de nos disputes, elle était partie courir et le drame s'était produit.

J'entendais Bella pleurer. Ou hurler. Je mettais rendu dans sa chambre à plusieurs reprises pour la réveiller.

Je le haïssais pour ce qu'il avait fait à ma fille.

J'espérai que la présence d'Alice et d'Edward lui faisait du bien. En tout cas ça en avait l'air. Je ne l'entendais plus hurler après tout le monde. Et mon inventaire vaisselle restait fixe. J'avais même envisagé des couverts en carton à un moment.

Mais en ce moment je partais au boulot le cœur léger. Souvent j'écoutai à sa porte. Pour y entendre la bonne humeur d'Alice déteindre sur Bella.

Mais ce matin, je l'entendais pleurer et j'avais l'impression d'être revenu des mois en arrière. N'ayant pas le courage de l'entendre d'avantage. Je me précipitai hors de la maison ne saluant même pas Edward qui semblait perdu dans ses pensées.

Voir mon enfant ainsi me brisait mon cœur de père. Je me demandai si ça ne serait pas mieux pour elle d'aller habiter chez sa mère par moment. Mais je ne voulais pas qu'elle croit que je l'abandonne.

Aujourd'hui serait une dure journée.

POV de Bella

Je m'étais réveillée avec une main fraîche sur le visage. Elle était si douce.

Pendant un moment, j'aurais espéré que cette main appartenait à quelqu'un de précis.

Je n'osai ouvrir les yeux de peur que ce ne soit qu'un rêve. Après un moment, je me décidai à affronter la réalité. Mais la main était toujours sur ma joue. Pouvais-je espérer que ce soit lui ?

Mais en levant les yeux de mon oreiller, les habits que je vis ne pouvaient pas être les siens.

Je retournai ma tête et découvris Alice qui était assise sur mon lit.

- « Alice ? »

- « Tu avais espéré quelqu'un d'autre ? »

- « Non mais je n'avais pas réalisé qu'il faisait déjà jour. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi. »

- « Je vois ça. » elle traça de ses doigts les sillages de mes larmes. Celles qui avaient coulées toutes la nuit après le départ de Jacob.

Rien qu'à repenser à lui mes sanglots reprirent.

- « Viens là. »

Je me redressai un peu et m'affalai contre elle. Elle avait la même odeur que lui. Son touché me rappelait le sien lorsque qu'il me prenait dans ses bras. Je devenais pathétique mais j'avais l'impression de pleurer deux hommes à la fois celui qui m'avait trahi et celui que je n'aurai jamais.

-"Tu sais que tu peux tout me dire Bella !"

-"Hier quand je l'ai revu, j'avais l'impression que ma colère allait me faire exploser."

-"Qui ?"

-"Oh pardon ! Hier mon ex est venu ici pour me dire qu'il était désolé et qu'il regrettait et me demandait de lui pardonner. Je ne sais plus s'il me l'a dit ou me l'a fait comprendre mais il m'aime encore alors que moi je n'éprouve plus rien pour lui, même avant qu'il me trompe d'ailleurs. Depuis que je l'ai vu, je ne pense plus qu'à lui. Depuis l'accident et encore plus maintenant que je sais que jamais il ne pourra m'aimer, je me demande s'il ne faut pas que me contenter de ce que je peux avoir."

-"Bella, chut. Je ne comprends plus rien. Tu parles de deux hommes différents ?"

-"Oh Alice si tu savais."

Pourquoi je lui racontai tout ça ? À elle sa sœur. Étais-je tombée sur la tête ?

-"Bella je ne demande que ça pour t'aider."

_"Non j'en ai déjà trop dit aussi bien à toi qu'à lui d'ailleurs."

-"Ah non alors ! Tu vas me filer des insomnies avec tes demi-révélations. Ce garçon ça fait longtemps que tu le connais ?"

-"Oui… enfin non… enfin oui."

-"Bella oui ou non ?"

-"En fait c'est un non qui veux dire oui mais qui reste un non."*

-"Ça y est la migraine arrive. Sois plus claire Bella."

-"En fait, moi je le connais du moins je l'ai aperçu depuis longtemps mais je n'ai fait sa connaissance officielle depuis peu." faisant les guillemets de mes doigts sur officielle.

-"Ok donc si je t'ai bien suivi : tu aimes ce garçon en cachette sans jamais lui avoir parlé depuis un bout de temps mais récemment vous avez fait connaissance."

Je me mis à rougir. J'avais l'impression que les pièces s'emboîtaient trop vite pour elle et ainsi pour moi qui n'était pas prête à lui avouer que j'étais amoureuse d'Edward. Surtout avec le garçon en question à côté.

-"Oui tu dois me prendre pour une folle."

-"Non, juste une romantique et j'adore ça. Je rajoute d'après ce que tu m'as dit que tu lui en as parlé."

-"Oui et du coup je l'ai fait fuir."

-"Bella pitié dis-moi de qui il s'agit. Pitié !"

-"Alice non ! Yeux de cocker ou pas, je ne peux pas. Impossible !"

-"Ok, moi qui croyais être ta nouvelle meilleure amie."

-"Alice je t'assure qu'il ne vaut mieux pas que tu saches."

-"Tu me fais flipper là : que je réfléchisse. Tu vas souvent à l'hôpital ? Je veux dire avant ton accident ?"

-"Oui pourquoi ?"

A-t-elle deviné ? Pourtant je n'ai rien dit qui pourrait la mettre sur ce point sur la voie. Si ? Oh mon dieu !

-"Bella ne me dis pas que ce n'est pas vrai ?"

-"Alice chut tais-toi pitié !" faisant des grands gestes avec mes mains.

-"Alors c'est ça ? J'ai vu juste ?"

-"Je sais pas."

-"Comment tu peux c'est brrrkk"

_"Alice ! Chut et ce n'est pas si terrible que ça."

-"Bella c'est de mon père dont on parle."

-"Ton père ? Brrrkk bon ce n'est pas qu'il n'est pas plutôt pas mal mais... Alice c'est n'importe quoi, il est trop vieux en plus."

-"C'est vrai ? Tu ne dis pas ça pour me rassurer ?"

-"Promis Alice ! J'aime bien ton père mais ce n'est pas mon genre de tomber amoureuse d'un homme marié."

-"Ouf."

-"Bon t'as fini ton enquête ? On peut aller à la douche ?"

-"Oh oui pardon ! En plus faut te refaire une beauté. Tu ressembles à une grenouille ainsi."

-"Merci trop sympa."

-"Pas de quoi et comme ça j'aurai le temps de rassembler tout ce que tu m'as dit pour trouver l'élu de ton cœur."

Bravo avec Alice en mode enquêtrice j'étais fichue.

-------

Une fois ma douche prise, elle me réinstalla sur mon fauteuil.

-"C'est quoi ça ?"

Il y avait sur ma tablette de quoi faire envier n'importe qu'elle esthéticienne.

-"Juste deux/trois petites choses pour te redonner bonne allure."

Après des compresses d'eau froide et une crème elle me tendit un miroir.

-"Tu sais que tu t'aies trouvé une vocation là ?"

-"Non moi ce que je préfère c'est les fringues et le shopping."

-"J'avais aussi remarqué. Mais pourquoi pas : relookeuse de star."

-"Ouais pourquoi pas ? Mais elles habitent toutes au soleil et je déteste le soleil."

-"Forks est alors idéal pour toi. Jamais de soleil plus de deux heures d'affilées."

-"Oh flute ! Je vais être en retard."

Elle se releva et un aller-retour plus tard à la salle de bain pour y déposer tout son attirail, elle fila.

J'avais failli lui dire une chose qui aurait pu être une véritable catastrophe pour moi.

-"Bonjour Bella." il était rentré alors que j'étais perdu dans les risques de ma révélation à sa sœur.

-"Salut."

Il posa mon déjeuner sur la tablette. J'avais l'impression qu'il essayait de me gaver. Il y avait mille choses sur mon plateau et tout était déjà découpé.

-"Merci."

-"Pas de quoi."

Oh si alors ! Ce que me fit pousser un énorme soupir.

Je faisais honneur à sa cuisine perdue dans mes divagations plus saugrenues les unes que les autres.

Quand il réapparut. Était-il pressé aujourd'hui ?

- « Je n'ai pas fini ! »

- « Je sais, en fait je viens car j'ai une surprise pour toi. »

- « Je crois que j'ai eu mon lot de surprise pour un siècle au moins. »

Et encore c'était loin de la vérité.

- « Oui mais celle-là tu l'as demandé hier à Carlisle. »

Déjà ?

Il doit en avoir des stocks. Facile pour en trouver un.

Oui mais j'avais pensé que ça lui prendrait plus de temps.


- « Oh ça ! »

- « Tu n'es pas obligée de monter dès aujourd'hui dedans. On peut juste le mettre dans ta chambre pour que tu t'habitues d'abord à le voir. »

Il devait avoir remarqué mon malaise.

Était-ce vrai ? Étais-je si facile à déchiffrer aussi facile qu'un livre ouvert ?

- « Bon je te le montre ok ? »

Ok mais impossible de dire à haute voix alors je lui fis oui de la tête.

Il sortit de la pièce quand la panique m'envahit. Je fermai mes yeux pour retarder le moment au maximum.

Je l'entendis revenir. Je le sentais bouger autour de moi puis plus rien.

Était-il parti ? Pourtant j'avais l'impression d'avoir son regard sur moi. Mais je n'entendais rien.

Je me risquai à ouvrir un œil. Il était là en face de moi. Attendant tout simplement que je sois prête.

Je respirai un grand coup. Les deux yeux ouverts et perdus dans son regard ambré.

-"Ça va ?"

-"Oui, l'appréhension."

-"Ne t'inquiète pas je reste avec toi. On va faire ça ensemble et doucement."

Ses mots me donnèrent des bouffées de chaleur.

Pas la peine de fantasmer il ne parle pas de ça.

Oui je sais.


Non mais je précise vu ta réaction. Et après tu dis à Jacob que ses couilles le régissent mais tu n'es pas mieux.

Ferme là.

Il commençait à se lever interrompant ainsi la connexion entre nous.

-"Non reste, juste encore deux minutes."

-"Comme tu veux Bella."

-"Merci."

Il me fit un de ses magnifiques sourires ceux-là même qui m'avaient fait prendre mes désirs pour des réalités.

Mais il ne faisait que son job et surtout il devait sûrement obéir aux ordres de son père. J'imagine bien.

"Vas-y au sourire avec Bella pour lui faire avaler la pilule."

Non j'étais méchante. Je me mentais. Trouver des excuses à ses gestes de sympathies. Au point de faire dire des choses à Carlisle alors que je n'avais jamais vu un homme aussi bon.

Allez autant en finir.

-"C'est bon, ramène-le."

Il se leva et cette fois-ci c'était la bonne. Il ramena le fauteuil à côté de moi. Il n'était pas comme je l'avais pensé. Mais après tout qu'il soit rose, gris ou vert à petit pois c'était toujours le symbole de ma capitulation.

Il me prit dans ses bras. Alors que je m'agrippai à lui de toutes mes forces sentant mes larmes coulaient. J'allais ruiner sa chemise.

Il commença à s'abaisser.

-"Stop ! Stop !"

-"Chut Bella ! Je ne bouge plus."

Nous restâmes un moment ainsi moi pleurant sur mon sort dans les bras de l'homme que j'aime avant la dernière touche qui allait officialiser ce que je suis et ce que je ne serai plus jamais.

* dialogue dans Sissi impératrice.

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