vendredi 19 mars 2010

Garde Malade Chapitre 10

Chapitre 10 : visite

POV de Bella

J'avais avalé ses pancakes pour lui faire plaisir. Et j'étais prête à regagner ma chambre.

- « Bon c'est bon, j'ai assez mangé comme ça ramène-moi dans mon lit. »

- « Pas question ! »

Comment ça pas question ? Pour qui ce prenait-il à la fin ?

- « Tu ne comptes pas me laisser là toute la journée quand même ?»

- « Non mais je suis sûr que ça fait un bout de temps que tu n'as pas quitté ta chambre. Tu sais les choses changes pendant ce temps. »

- « C'est très bien ça me fait une belle jambe. Ah mais non ! Suis-je bête, il ne m'en reste même pas une seule. »

- « Bella ne dis pas de bêtise. Tes jambes sont encore là ! Même si tu ne peux pas les sentir. Mais je suis sûr qu'avec de l'exercice… »

- « STOP ! Je ne veux plus rien entendre. Il faut arrêter de se voiler la face. Tu es comme ton père. Tu es comme mes parents. Vous vivez dans un rêve. Tandis que moi j'assume mon cauchemar. »

Qu'ils arrêtent avec leur tout est beau tout va s'arranger.

- « Pourquoi vous ne comprenez pas ? Pourquoi ? Pourquoi ne pas me fiche la paix et faire comme si j'étais morte le jour de l'accident. » repris-je alors que je contrôlais plus mes larmes.

- « NON ! Bella ! NON ! Ne dis pas ça. Ne redis jamais ça. Tu vis. Tu m'entends tu vis et tu vivras encore longtemps. Ta vie n'est pas finie. »

Je ne l'avais jamais vu aussi en colère. Je ne le connaissais pas personnellement mais il avait toujours ce merveilleux sourire en coin celui là même qui me faisait fondre.

Après avoir jeté un coup d'œil à son portable, il me prit dans ses bras enfin il avait compris.

- « Merci ! »

- « Ne me remercie pas trop vite. Ce n'est qu'une halte. »

- « Une halte ? »

- « Je veux te montrer quelque chose mais tu ne peux pas y aller dans cet état. »

- « Je n'irai nulle part. Tu n'as pas le droit de m'emmener où bon te semble. Je suis sûre que même mon père n'est pas au courant. Et je tiens à te signaler qu'il est le shérif de cette ville. Je n'ai qu'un mot à dire pour qu'il te jette en cellule. » La carte du shérif marchait toujours.

- « C'est bon tu as fini ? »

Son ton c'était le même que lorsque je piquai une colère avec ma mère. Ce qui me troubla. Je baissai la tête pour lui répondre. Je ne voulais pas qu'il s'en rend compte de quelque chose.

- « Oui »

- « Alors change-toi. »

Dit-il en me lançant des fringues. Mais ça ne va pas la tête ? C'était donc ça ? Tout ça pour me voir à poil ?

- « Non et encore moins devant toi. »

- « Je vais fermer les yeux. Je vais te tenir debout et tu enfileras ton pantalon toute seule. » dit-il après avoir réfléchi.

Je regardai tour à tour lui, les affaires, mes vêtements pleins de taches. Quand une idée germa dans ma tête ou plutôt un chantage.

- « Ok, si tu me dis où on va ! »

- « Visiter une clinique. »

- « Enfin un qui m'écoute. »

Enfin je n'en croyais pas mes oreilles, moi qui avais agi que pour ça depuis le début agissant comme une vraie peste. Juste pour qu'on me mette dans une clinique et qu'on m'y laisse croupir. Et lui l'homme que j'aime répondait à mes prières.

Il me souleva sans mal et après m'avoir assuré qu'il ne me voyait pas je commençai à me changer.

Mais très vite je soufflai, mes mains me répondaient pas. Et ce bouton ne bougeait pas d'un poil.

-« Tu veux de l'aide ? » sa voix me fit lever la tête.

- « C'est ce bouton. Il doit être coincé. »

- « Attends je vais t'aider. »

Il raffermit sa prise sur moi. Me rapprochant de son corps si parfait. Sentant sa main glisser sur ma hanche puis mon ventre pour descendre encore et encore. Mais préférant cacher ma gène et mon envie de rester contre lui pour l'éternité et profiter de ses mains sur moi, je lui balançais un sarcasme.

- « N'en profite pas pour me peloter. »

- « Tu préfères que j'ouvre les yeux peut-être ? »

- « NON ! »

Il pourrait voir le feu qui me submerge.

- « Alors guide-moi. »

Je pris sa douce main et la guida vers mon bouton.

Ses gestes étaient très gentleman. Parfait. Je le remerciai de ne pas profiter de la situation. Bien peu de garçon de ma connaissance serait capable d'une telle chose. Il était prévenant. Une fois qu'il ait dégagé mon pantalon et avoir soufflé un merci, je me penchai en avant ayant toute confiance en lui.

Je me penchai encore mais mes bras n'étaient pas assez longs, mes jambes ne répondaient pas du tout. Ne se pliant même pas un minimum pour m'aider.

- « Merde. Fait chier. Ce n'est pas vrai. »

- « Qui a-t-il ? »

- « Je n'y arrive pas ! » dis-je ne contenant plus mon raz le bol.

- « Je vais te rassoir. Et je t'aiderai à t'habiller promis je ne regarderai pas. »

- « Promis ? »

Il trouvait toujours une solution. Il était mon sauveur.

Il me reposa sur mon lit. Pas à un seul moment, il n'ouvrit les yeux et je le savais car pas un moment je ne lâchai son visage des miens.

Il prit le pantalon qu'il tritura pendant un court moment sûrement pour trouver le sens car à dire vrai il n'avait pas choisi le plus simple à enfiler.

Il se positionna devant moi avec souplesse.

Il prit mon pied gauche. J'aurai tant voulu sentir sa main sur ma cheville. J'aurai tant voulu rien quand fermant les yeux ressentir sa douceur.

Quand je refis surface la scène me fit rire. Il avait mis ma jambe gauche dans la droite du pantalon.

- « Quoi ? » dit-il avec exaspération mais pas méchamment, pas comme moi je l'aurai fait à sa place.

- « Tu te trompes de jambe. »

- « Oh pardon. »

Il m'habillait, il prenait soin de moi et il demandait pardon. Mais d'où sortait-il ? Il devait venir tout droit d'une autre planète.

Ses mains frôlaient mes jambes. Et à ce moment plus qu'à tout autre je haïssais celui qui m'avait fait ça.

Mais si tu pourrais t'habiller toute seule, il ne serait pas là accroupi devant toi à t'enfiler ton pantalon.

Non bien sûr que non, il serait avec une de ces bimbos.

- « Bon voilà, tu peux le tenir pendant que je te relève ? »

- « Oui ! » lui répondis-je par automatisme réalisant ce qu'il venait de dire.

Pendant qu'il me rhabillait, je l'imaginais déjà dans les bras d'une autre. Où il y serait non pas par obligation mais juste par envie, par plaisir.

- « Voilà, un vrai travail d'équipe. »

- « Oui et une chance que je suis là ! »J'hésitai un instant et fis sortir ce que je me disais depuis un instant « Car tu dois être plus habitué à déshabiller une fille que le contraire. Est-ce que je me trompe ? »

- « C'est une première pour moi aussi bien d'en habiller une que le contraire. »

Sa réponse me surpris. Comment un mec aussi sexy que lui ne pouvait ne jamais avoir déshabillé une fille.

Le striptease volontaire tu connais ?

- « Au haut maintenant ! »

- « Ça je pense être capable de me débrouiller seule. »

C'est surtout que je voulais rester seule. J'étais passée de l'humiliation à l'excitation pour finir à la réalisation. Jamais je n'aurai le bonheur d'avoir un homme comme lui dans ma vie. À part pour m'aider à m'habiller. Sauf en étant sa patiente. Jamais en étant sa petite amie ni même son aventure d'un soir. Car oui pour lui je voulais bien être juste celle d'une nuit.

- « Ok ! Appelle-moi quand tu auras fini. »

Après un long moment à me morfondre sur mon sort. Je finis par l'appeler.

Il arriva aussitôt avec ce sourire en coin.

- « Puis-je ? »

Il me tendit les bras.

- « Comme si j'avais le choix. » la Bella agressive était de retour et vu sa tête lui aussi l'avait compris mais bientôt je n'embêterai plus personne. Il allait me laisser là-bas et je ne l'embêterai plus. Ni lui ni mon père d'ailleurs.

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Après une heure de route nous arrivâmes enfin devant un portail. Il sonna pour s'annoncer.

Une fois les grilles ouvertes, je ne pus me retenir.

- « Tu crois que c'est nécessaire ? »

- « Quoi ? »

- « Ces grilles ! Tu penses que ceux qui sont là pourraient se sauver. À moins qu'ils le fassent en rampant ou alors en fauteuil. »

- « Bella. Pourquoi dis-tu ça ? »

- « Pour rien laisse tomber. »

Nous arrivâmes devant un bâtiment qui faisait très luxueux. Ancien château de la marquise De sûrement laissé pour bonne grâce auprès du St père ou un truc du genre.

Il sortit de la voiture. Et il me reprit dans ses bras. Un infirmier arriva avec un fauteuil. Mon pire cauchemar.

Je me sentis pâlir.

- « Non merci. Je la tiens. »

Je le remerciai intérieurement. L'infirmier plaça le fauteuil contre un mur. Et demanda à Edward de bien vouloir le suivre.

Je relâchai ma prise de son pull. Qu'inconsciemment j'avais agrippé comme si ma vie en dépendait.

Même si c'était un peu le cas.

- « Attendez-moi un instant que je vous annonce au Dr Shepherd. »

- « Merci »

Il me posa sur une chaise et pris place à côté de moi.

- « Tu as déjà travaillé ici ? »

- « Non pourquoi dis-tu ça ? »

- « Ils te connaissent et te traite comme si tu étais attendu. »

- « Ils ne me connaissent pas mais effectivement j'étais, nous sommes attendus. »

Devant mon silence interrogateur il reprit.

- « J'ai demandé à mon père de le contacter, ils ont déjà travaillé ensemble. C'est plus pratique. »
- « C'est bien d'être pistonné. Adieu les listes d'attentes. »

- « Ils n'y a pas de listes d'attente. »

Mais je n'eus pas le temps de poser une autre question que déjà l'infirmier revenait.

- « Suivez-moi. Le docteur va vous recevoir. »

Il me reprit contre lui.

Je m'approchai de son oreille.

- « Tu sais que je pourrai m'y habituer voire même en exagérer. »

- « De quoi ? »

- « De tes bras. »

Il ne répondit pas, réfléchissant à mes mots.

T'es pas nette de sortir des choses pareilles ?

C'était plus fort que moi. Il m'envoute.


- « Mr Cullen, Melle Swan ravi de faire votre connaissance. »

- « Tout l'honneur est pour moi professeur. »

- « Oh ça fait bien longtemps que l'on ne me nomme plus ainsi. »

- « Et pourtant vous êtes le meilleur neurochirurgien des États-Unis. Voire même mondial. »

- « Pas besoin de me jeter des fleurs. Mes portes vous seront ouvertes quand vous le souhaitez. »

- « Merci. Je voulais montrer votre service à Bella. Elle est atteinte de paraplégie due à un hématome sur la moelle épinière. »

- « Oui ton père m'en a informé au téléphone. Je vais vous laisser faire le tour du propriétaire et je reviens vous voir après. »

Nous sortîmes de son bureau. Et Edward prit le chemin d'une salle commune.

- « Il traite tous ses nouveaux patients ainsi ? »

Il me regarda bizarrement puis je vis une lumière dans son regard. Comme s'il venait de comprendre une chose importante.

- « Bella ne me dis pas que tu as cru que je t'emmenai là pour t'y laisser. »

- « Comment ça cru ? »

- « Oh mon dieu Bella. »

De quoi parle-t-il ? Pourquoi m'avoir conduite ici si ce n'est pas pour y rester ?

- « Edward explique-toi ! »

- « Je voulais te montrer que tu pouvais vivre malgré ça. »

- « Malgré ça ? Le « ça » étant sûrement mon handicap ! »

- « Bella ! »

Il s'arrêta dans un de ces immenses couloirs et me fit assoir. Il se mit à genoux devant moi. Prenant mon menton dans ses doigts.

- « Bella ! Ne me dis pas que c'est ce que tu souhaitais ? »

- « Bien sûr que si ! Pourquoi crois-tu que je me suis laissée faire ? Pourquoi crois-tu que je mène la vie dure à mon père ? Pour ça ! Pour qu'on me mette dans un hôpital et qu'on m'oublie. »

- « Oh Bella ! »

- « Arrête avec tes Bella ! Bella elle en a sa claque des bonnes attentions de tout le monde. Bella elle aurait voulu que cette voiture l'écrase pour de bon. Bella en a marre que le garçon dont elle rêve jour et nuit la regarde avec pitié. Merde à la fin. Rien qu'une fois, j'avais espéré. Et non…» mes nerfs lâchaient.

À travers mes larmes, je le vis se redresser et prendre son téléphone. Avant de me laisser tomber sur la chaise d'à côté.

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